Le gonocoque (Neisseria gonorrhoeae) est une bactérie pathogène,
responsable d’une maladie sexuellement transmissible, très fréquente
et très contagieuse, la blennorragie.
Chez l’homme,
c’est une urétrite aiguë se traduisant par un écoulement purulent au
niveau du méat urinaire et des douleurs aiguës à la miction. La
période d’incubation est courte et sans symptôme. Si le traitement
n’est pas instauré rapidement, l’urétrite antérieure devient totale.
Elle peut même se propager aux voies génitales donnant des infections
de l’épididyme, du testicule et de la prostate.
Chez la femme,
la maladie est le plus souvent sans symptômes au début, pour ne
devenir visible que lorsque l’infection s’est étendue. Il peut s’agir
d’une inflammation de l’urètre, des glandes de Skène et/ou de
Bartholin. Souvent la patiente consulte pour leucorrhées et l’on
constate alors une cervicite, une salpingite. Parfois il s’agit d’une
péritonite.
Autres localisations
: Chez la femme enceinte, elle peut provoquer une infection de
l’enfant lors de l’accouchement (conjonctivite purulente). L’ophtalmie
néonatale est prévenue par l’instillation oculaire systématique aux
nouveau-nés d’une solution de nitrate d’argent à 1 pour cent. On peut
trouver chez l’adulte des formes anorectales et pharyngées.
Complications
: Elles surviennent en l’absence de diagnostic et de traitement. Il
s’agit de complications articulaires, septiques ou mécaniques.
Prélèvements :
* Chez l’homme Lors d’urétrite aiguë, on prélève un peu de pus
urétral à distance d’une miction. Dans les formes subaiguës, où
l’écoulement est souvent minime et intermittent, le prélèvement
devra être fait le matin avant la première miction. Dans le cas
d’une atteinte haute, il est possible de prélever les sécrétions
urétroprostatiques après massage prudent de la prostate. Il faut
chez les homosexuels pratiquer un prélèvement anorectal.
* Chez la femme Plusieurs prélèvements seront effectués
systématiquement : au niveau de l’urètre, au niveau des orifices
glandulaires vulvaires de Bartholin ou de Skène en cas d’atteinte
inflammatoire, au niveau de l’endocol, au niveau de l’anus. Il
existe une réactivation physiologique au moment des règles (4e
jour).
* Dans les deux sexes : Le gonocoque est plus rarement isolé au
niveau de la gorge, de lésions cutanées, du liquide articulaire,
du sang.
Examen microscopique
: permet de faire le diagnostic des urétrites aiguës de l’homme. Un
étalement de pus montrant après coloration des diplocoques à gram
négatif en majorité intraleucocytaires est très caractéristique et
constitue un très fort élément de présomption. La confirmation par
culture est recommandée.
Culture :
Elle est délicate et nécessite l’ensemencement immédiat du
prélèvement. On met en évidence des cocci à gram négatif en grains de
café, possédant une oxydase. Le diagnostic définitif ne peut se faire
que par l’étude biochimique de la souche isolée.
Antibiogramme :
il doit être effectué quand cela est possible en raison de l’existence
de souches résistantes
Traitement :
Il devra tenir compte des résistances apparues, des données de
l’antibiogramme, et de la présence possible d’autres pathologies
sexuellement transmissibles associées.
La seule prévention possible réside dans l’usage
du préservatif.